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L’alpiniste français Narcisse Gaspard, le personnage de Brice. Quelques morceaux choisis de son background (validé !) ci-dessous :


« Narcisse Gaspard est né à Saint-Christophe-en-Oisans en 1896. Il […] grandit au milieu de la nombreuse famille d’alpinistes et de chasseurs de chamois qu’était la famille Gaspard. Son grand-père, figure de proue de la maisonnée et renommé dans toute la région et au-delà, fut aussi son instructeur au sujet des montagnes qu’il connaissait parfaitement. Et pour cause, le « Père Gaspard » escalada pour la dixième fois la Meije en 1914, alors qu’il avait 80 ans. Famille à la santé de fer, d’opiniâtres courageux et d’obstinés, les fils de Pierre Gaspard, dont Devouassoud, furent tous alpinistes également, et parvinrent à quelques belles premières.


« Narcisse ne connut que fort peu son père, décédé en 1900 en montagne, dans une tentative échouée sur le Cervin. Il fut donc élevé par son grand-père jusqu’à ses 18 ans et le décès de celui-ci. Celui qu’on surnommait le « Père Gaspard » ou le « seigneur des montagnes » lui apprit tout le métier. Narcisse fut d’ailleurs de la dernière ascension de La Meije, en 1914, accompagnant son grand-père et des touristes, alors qu’il avait tout juste 16 ans. Il apprit lors de ces expéditions à sentir le vent des montagnes, les neiges et la roche, s’inspirant de la riche expérience de Pierre. Il avait hérité de ce dernier son côté opiniâtre et courageux, sa finesse d’esprit et son humour. Tout le prédestinait à devenir un rude gaillard […].


« Il entra à la prestigieuse Université de Grenoble en 1916 pour n’y rester qu’un an, qui fut marqué par l’échec de cet homme de terrain. C’est cependant durant cette année qu’il apprit l’anglais et se lia d’amitié […] avec Craig Scott, un Canadien venu étudier en Europe et qui avait gagné Grenoble pour la réputation de son université. L’époque tourmentée de la guerre, la peur pour la France et le manque du terrain et de l’aventure le décidèrent à accompagner son nouvel ami sur le retour vers son pays d’origine […]. Si tout semble l’opposer à Narcisse sur le papier, qui est d’origine plus paysanne et issu du terroir local, ils sont en réalité assez complémentaires et Scott voit en lui l’homme de terrain jeune mais déjà expérimenté qui pourrait l’aider à mener son rêve à bien : découvrir le pôle nord […].


« Il faudra quatre ans à Scott pour monter sa première expédition vers les pôles, années durant lesquelles Narcisse gagne le nord canadien l’été, découvre la rudesse du cercle polaire et l’utilité des chiens, frayant avec le milieu des Inuits, montant sur des baleiniers, chassant pour les fourrures afin de gagner sa vie ; et regagne Ottawa l’hiver pour étudier et préparer l’expédition avec Scott […]. L’expédition de 1920 sera longue et difficile. Et un échec. L’équipe, si elle est bien composée, fait face à des conditions météorologiques désastreuses. Scott meurt d’ailleurs lors de celle-ci, forçant toute l’équipe à mettre fin à l’expédition et à rentrer au Canada. La perte est lourde pour Narcisse, qui perd son ami et unique confident, et décide de quitter le pays pour l’Angleterre […].


« Par la suite, il continua de fréquenter le milieu des explorateurs et alpinistes via des expéditions polaires en montagne, notamment en Norvège, en 1924, ou en Islande. Il retrouva durant cette période (1921-1925) le goût des montagnes et du grand froid, à tourner autour du cercle polaire, revanchard. Il n’en oublie pas moins la conquête du pôle nord. Il s’endurcit en portant sur lui le double fardeau des échecs de son père et de son ami ; les sommets et les pôles, les points les plus inatteignables du globe qu’il se voulait vaincre. Il partit même pour le Sud et la Patagonie avec une équipe américaine, se frottant à des conditions plus rudes sur des sommets plus hauts. Il participa ainsi à la tentative de 1925 d’un professeur de l’Université de Chicago, Charles Myers d’atteindre le sommet du mont Sarmiento dans la Cordillère de Darwin, dans le cadre d’une expédition scientifique sur les civilisations s’étant développées dans les terres hostiles. Le passage du mont Sarmiento échoua de peu à cause des conditions climatiques. Narcisse restera lié à ce professeur dont il apprécia l’enthousiasme.


« Apprenant en 1926 que le légendaire Amundsen, premier à avoir conquis le pôle sud, monte une expédition avec Nobile pour survoler le pôle nord, il propose de s’y joindre bénévolement. Amundsen ne le recevra cependant jamais. C’est un nouveau camouflet pour Gaspard qui ne parvient pas à retrouver une occasion de retourner vers le pôle.


« Narcisse Gaspard retrouve ses montagnes l’an suivant, en 1927. Il est alors âgé de 31 ans, n’a surpassé aucun de ses échecs même s’il a déjà vu énormément de choses et a survécu à plusieurs expéditions en montagnes dans des conditions polaires. Il décide de reprendre l’entreprise familiale de guide en montagne pour touristes alpinistes amateurs […].


« Il fut cependant sorti de sa retraite vers la fin de l’année 1930. En effet, on lui proposa de devenir consultant comme alpiniste pour une expédition polaire antarctique dans la Cordillère de Darwin et une tentative de vaincre le mont Shipton par des Américains. Il avait en effet été recommandé par Charles Myers, dont il s’était fait un ami lors de l’expédition scientifique de 1925 dans les mêmes montagnes. Par nostalgie et par sens du devoir, il se joint à la préparation de l’expédition, bien qu’il ne parte pas en mission […].


« Narcisse Gaspard rentre en France, à Saint-Christophe en Oisans, à l’été 1932. Il reprend sa vie d’alpiniste et guide en montagne, élève des chèvres et passe de temps à autres à l’Université de Grenoble pour faire partager son expérience ou être consulté sur des recherches. Il entame sa seconde retraite. Il reçoit cependant une lettre de Myers depuis l’Université de Chicago l’invitant à se rendre à New-York […]. »

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