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En septembre 1930, une équipe de chercheurs de l’Université Miskatonic, à Arkham, prit la mer en direction de l’Antarctique, mue par d’audacieux espoirs d’exploration et de découverte. Les membres de cette expédition, financée par des fonds privés de la Fondation Nathaniel Pickman, quittèrent le port de Boston à bord de deux navires. Deux mois plus tard, ils touchèrent terre en Antarctique, non loin de l’île de Ross. Vingt-deux hommes, cinquante-cinq chiens et cinq grands avions Dornier furent débarqués sur la banquise. La mission de ces hommes consistait à étudier l’histoire géologique des dernières contrées inexplorées du globe terrestre, dresser une cartographie aérienne de lieux où aucun homme n’avait jamais posé les pieds, et déterminer une fois pour toute si l’Antarctique était en définitive formée d’un seul ou de plusieurs blocs continentaux.

 

Cette entreprise fut pour l’essentiel couronnée de succès. De novembre 1930 à la mi-janvier 1931, l’expédition progressa de réussite en réussite, étape après étape.

Ses résultats étaient transmis quotidiennement au monde extérieur grâce à des navires-relais et à la grande station réceptrice de Kingsport Head, près d’Arkham. Des milliers de kilomètres carrés de territoires inexplorés furent survolés et cartographiés. Des explorations en traîneau et en avion menées par les professeurs William Dyer et Percy Lake permirent la collecte d’échantillons géologiques en de nombreux sites, répartis sur près d’un quart de la surface du continent. Des appareils de forage portables de dernière génération, conçus et manœuvrés par le professeur Frank Pabodie, permirent d’extraire des prélèvements minéraux, aussi bien à grande profondeur dans la glace qu’à la surface, dans les roches antédiluviennes de ces terres stériles.

 

Néanmoins, ce n’est pas pour ses succès que l’Histoire a retenu l’expédition Miskatonic, mais bien pour sa fin tragique… L’expédition fut brutalement interrompue au moment même où l’équipe semblait sur le point de remporter son triomphe le plus spectaculaire. Le 23 janvier, après avoir établi un camp avancé, une importante équipe d’exploration aéroportée menée par Lake, professeur de biologie, découvrit par accident un incroyable gisement de fossiles et d’ossements préhistoriques dispersés au sein d’une série de cavernes, au pied d’une chaîne montagneuse jusqu’alors inconnue. Ils explorèrent ces grottes durant deux journées entières et remontèrent à la surface, échantillon après échantillon, de fantastiques vestiges de l’histoire terrestre. Quelques-uns des spécimens exhumés par les équipes de Lake différaient radicalement de tous les êtres vivants découverts jusqu’alors par la science… Et par une incroyable combinaison des propriétés du froid extrême et du terrain calcaire, ils comprenaient des fragments intacts de tissus biologiques préservés depuis des millions d’années.

 

Les premiers comptes rendus de Lake provoquèrent la fébrilité du monde scientifique. Les photographies et les prélèvements qu’il avait réalisés jetaient les bases d’un renouvèlement fondamental de nos connaissances du vivant. Les transcriptions des rapports relatant les premières dissections rudimentaires de Lake, transmises par radio, furent largement diffusées, et sont de nos jours disponibles dans toute bibliothèque scientifique digne de ce nom. Il avait sans aucun doute l’intention de révéler d’autres découvertes prodigieuses toujours plus étonnantes… Mais ses efforts, si héroïques furent-ils, l’avaient épuisé, et lui et ses hommes décidèrent de prendre enfin du repos, après deux journées d’activité frénétique… On n’eut plus jamais de nouvelles d’eux !

 

Durant l’après-midi du 24 janvier, un ouragan polaire d’une violence exceptionnelle balaya le camp avancé, tuant Lake et tous ses coéquipiers, et dispersant à jamais ses échantillons, ses notes et son équipement. Une mission de secours organisée le lendemain par Dyer, le responsable du camp de base, n’y trouva qu’un silence de mort, des fragments inutilisables de pièces mécaniques, et une poignée de restes émouvants de la tragédie. Aucun des hommes du camp de Lake ne revint jamais chez lui. Quant aux rescapés de l’expédition, ceux qui étaient affectés au camp de base au moment de la tempête, ils repartirent vers le nord quelques jours plus tard.

 

A présent, en 1933, une nouvelle expédition est en train de se constituer, avec pour destination le campement de Lake et le plateau qui le surplombe. L’explorateur britannique James Starkweather et le géologue américain William Moore ont uni leurs compétences pour affronter l’Antarctique. Leur but avoué est de se rendre dans les hauteurs glacées au cœur du continent et d’y poursuivre la mission que Lake et ses hommes ont entamée trois années plus tôt.

 

Ce site Internet retrace le récit de cette seconde expédition, en se concentrant sur le point de vue de six de ses membres : des investigateurs hauts en couleur, motivés à l’idée de gagner la glace australe !

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